La révolution numérique ne cesse de s’accélérer. Malheureusement, cette explosion du numérique impacte également l’environnement. Elle endosse ainsi une responsabilité croissante dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Certaines organisations ont décidé de changer les choses en développant notamment la notion de sobriété numérique. Découvrons-en plus sur ce terme et tout ce qu’il implique pour une entreprise.
La sobriété numérique cherche avant tout à minimiser l’impact environnemental du numérique dans nos vies quotidiennes. Le but est de participer à l’effort général qui consiste à réduire le réchauffement climatique.
Pour ce faire, la sobriété énergétique prône un changement des comportements et enseigne de nouvelles bonnes pratiques à mettre en place.
Le terme de sobriété numérique apparaît au tournant des années 2010 par le biais de Frédéric Bordage, ingénieur et fondateur de Green IT , la communauté des acteurs du numérique responsable.
L’association prodigue des conseils depuis 2004 dans les domaines de la sobriété numérique, la low tech ou l’écoconception et œuvre à un avenir numérique alternatif.
La nécessité d’instaurer la sobriété numérique prend tout son sens grâce aux quelques données mettant en lumière l’urgence de la situation actuelle.
1. Entre 2010 et 2025, la progression de l’empreinte environnementale du numérique mondial sur les émissions de gaz à effet de serre va augmenter de 2,2 % à 5,5 %.
2. En 2025, les objets connectés impacteront cette part dans une proportion comprise entre 18 % et 23 %. En 2020, ce chiffre n’atteignait que 1 %.
3. L’empreinte environnementale du numérique est équivalente à celle d’un pays deux à trois fois plus grand que la France.
4. La pollution numérique provient en grande partie de la conception des objets technologiques (ordinateurs, téléphones, etc.). Cette part représenterait 59 % à 84 % de la totalité de l’empreinte numérique mondiale.
En novembre 2021, une loi visant à réduire l’empreinte du numérique sur l’environnement a été promulguée.
Deux principes sont mis en avant par les différents acteurs pour réduire l’empreinte du numérique sur l’environnement.
La minimisation de l’empreinte numérique de son entreprise se concrétise facilement, comme l’attestent ces quelques exemples :
● organiser une réunion lorsque tous les collaborateurs sont présents, plutôt qu’une visioconférence ;
● ne plus utiliser sa caméra en visioconférence ;
● nettoyer régulièrement les boîtes mail ;
● utiliser l’historique des consultations sur Internet, créer des favoris plutôt que d’utiliser constamment les moteurs de recherche ;
● activer la protection contre le pistage des données personnelles ;
● utiliser un moteur de recherche solidaire ;
● éteindre les appareils numériques dès qu’ils ne sont plus utilisés ;
● diminuer la luminosité des appareils pour prolonger la batterie ;
● utiliser un bloqueur de pub ;
● réduire la consommation de streaming.
Allonger la vie de ses équipements numériques représente un grand pas pour réduire significativement son empreinte numérique. Plutôt que de remplacer son appareil au moindre souci, il est important de privilégier la réparation.
En cas de changement indispensable, mieux vaut donner une seconde vie à un appareil reconditionné. Enfin, les équipements numériques usagés peuvent être recyclés, car de nombreux composants sont réutilisables.
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La sobriété numérique doit s’inscrire à long terme dans les entreprises. De multiples stratégies permettent de déployer la sobriété énergétique au travail. En voici deux.
<h3>Déployer la sobriété énergétique numérique : le diagnostic d’impact numérique et carbone</h3>
La question des besoins énergétiques nécessaires pour faire fonctionner les objets numériques se pose de plus en plus en entreprise. Pour y répondre, deux facteurs sont à prendre en compte :
● le coût énergétique utilisé pour fabriquer l’appareil ;
● la consommation en fonctionnement de l’objet.
Spécialisée dans la lutte contre le changement climatique et la recherche d’indépendance aux énergies fossiles, l’association The Shift Project s’est penchée sur le sujet. Elle propose le Sterm (Smart Technologies Energy Relevance Model), un outil qui évalue la pertinence énergétique des objets numériques.
Les collaborateurs doivent être conscients des enjeux et de l’impact des appareils numériques sur l’environnement. Pour ce faire, l’entreprise peut nommer une personne responsable du numérique durable à temps plein ou temps partiel. Celle-ci aura la charge de l’élaboration, la mise en place et l’évolution des indicateurs de sobriété numérique dans l’entreprise.
Elle dispose d’un budget alloué et aligne la stratégie sur la politique RSE de l’entreprise. Enfin, elle forme des référents et l’ensemble du personnel à la sobriété numérique.
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